Amphibiens en Andalousie
Des espèces endémiques menacées et peuplant les mares temporaires méditerranéennes.
Les amphibiens sont des vertébrés petits, discrets et très menacés en Andalousie, comme toute la faune aquatique habitant dans des régions semi-arides et d’agriculture intensifiée. On différencie deux groupes : les salamandres et tritons (les urodèles) d’une part, et les grenouilles et crapauds (les anoures) d’autre part. Les amphibiens se caractérisent par leur cycle vital double : les adultes sont terrestres et les larves sont aquatiques, se développant à partir d’œufs perméables nécessitant l’eau douce. Ils respirent au moyen de branchies (larves), poumons (adultes) et même par la peau.
La faune andalouse comporte 16 espèces qui sont endémiques ou originaires de la Péninsule Ibérique et du Maghreb. Les vrais crapauds (genre Bufo) qui se sont étendus depuis ce territoire jusqu’en France et l’Europe, atteignant également la Grande Bretagne.
Un des caractères les plus surprenant de cette classe animale est la diversité des stratégies reproductrices mises en œuvre (voir note finale), dont l’importance des vocalisations chez les batraciens.
À cette diversité morphologique et de comportements des adultes, ajoutons les chants et l’écologie propres à chaque espèce, les critères d’identification pour reconnaître tant les adultes que les œufs et les larves… Il n’est pas surprenant que ce groupe soit l’un de nos favoris ! et que nous ayons tant à cœur de les faire découvrir.

Parmi les amphibiens en Andalousie, la Salamandre tachetée ‘de Sierra Morena’ (Salamandra salamandra morenica) surprend par son patron de coloration hors norme. Photo: Enrique Calzado.

Rainette méridionale (Hyla meridionalis).


Pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl). Photo: Enrique Calzado.
Les salamandres sont représentées en Andalousie par deux espèces: la salamandre commune (Salamandra salamandra) dont la sous-espèce propre à Sierra Morena, qui possède des tâches rouges spectaculaires, et l’endémisme localisé au sud du Guadalquivir, la salamandre bétique (Salamandra longirostris) au museau pointu.
Le pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl), endémique de la Péninsule Ibérique et du Maghreb, est le plus grand des tritons d’Europe. Son comportement de défense est rare à observer mais très particulier. En cas d’attaque, il est capable de faire saillir ses côtes hors de son corps.
Le triton pygmée (Triturus pygmaeus) et le triton ibérique (Lissotriton boscai) complètent la liste des urodèles d’Andalousie. Le premier aime plutôt les mares, le second les ruisseaux.
Parmi les anoures, l’espèce la plus commune est la grenouille verte de Pérez (Pelophylax perezi), très commune mais dont les populations semblent diminuer.
Le crapaud commun (Bufo spinosus) et le crapaud calamite (Bufo calamita) se répartissent en fonction de leur écologie. Le premier est principalement une espèce forestière et de ruisseaux ; le second de milieux ouverts et de mares. Ils peuvent néanmoins coïncider dans le même point d’eau.
Complétons la liste des batraciens habitant l’Andalousie avec de superbes espèces appartenant à plusieurs familles: le pélobate cultripède (Pelobates cultripes), des petits « crapauds » Discoglossus galganoi et Pelodytes ibericus, deux rainettes du genre Hyla, et finalement pas moins de trois espèces de crapauds accoucheurs (genre Alytes).

Pélobate cultripède (Pelobates cultripes). Photo: Enrique Calzado.
Note sur les espèces andalouses. Contrairement au patron habituel chez les amphibiens, les salamandres se reproduisent sur terre ferme car elles ne savent pas nager ; plus surprenant, les salamandres ne pondent pas d’œufs, mais mettent bas des larves et même parfois des juvéniles, elles sont donc vivipares et constituent un cas particulier. Les autres urodèles se reproduisent dans des mares ou ruisseaux, réalisant une danse nuptiale où le mâle dépose un spermatophore sur le substrat, suivi d’un déplacement de la femelle qui capture le spermatophore, la fécondation est interne, et ensuite la ponte des œufs, collés un par un sur des plantes aquatiques. Pour les anoures, c’est différent, les espèces d’Andalousie pratiquent la fécondation externe, les mâles attirent des femelles sur un milieu favorable par leurs vocalisations (sous l’eau ou à l’extérieur), saisissent une femelle et inséminent les cordons d’œufs que celle-ci pond dans des eaux stagnantes. Parfois, on assiste à des concentrations d’individus. Les cordons peuvent être plus ou moins allongés. Un cas particulier : les crapauds accoucheurs du genre Alytes, distribués en Europe et au Maghreb, et dont 4 des 5 espèces sont présentes en Espagne : le mâle prend en charge les œufs, dont il enroule les rubans pondus par la femelle entre ses pattes postérieures, tout en les fécondant.

Parmi les amphibiens en Andalousie, la Salamandre tachetée ‘de Sierra Morena’ (Salamandra salamandra morenica) surprend par son patron de coloration hors norme. Photo: Enrique Calzado.
Les amphibiens sont des vertébrés petits, discrets et très menacés en Andalousie, comme toute la faune aquatique habitant dans des régions semi-arides et d’agriculture intensifiée. On différencie deux groupes : les salamandres et tritons (les urodèles) d’une part, et les grenouilles et crapauds (les anoures) d’autre part. Les amphibiens se caractérisent par leur cycle vital double : les adultes sont terrestres et les larves sont aquatiques, se développant à partir d’œufs perméables nécessitant l’eau douce. Ils respirent au moyen de branchies (larves), poumons (adultes) et même par la peau.
La faune andalouse comporte 16 espèces qui sont endémiques ou originaires de la Péninsule Ibérique et du Maghreb. Les vrais crapauds (genre Bufo) qui se sont étendus depuis ce territoire jusqu’en France et l’Europe, atteignant également la Grande Bretagne.

Rainette méridionale (Hyla meridionalis).
Un des caractères les plus surprenant de cette classe animale est la diversité des stratégies reproductrices mises en œuvre (voir note finale), dont l’importance des vocalisations chez les batraciens.
À cette diversité morphologique et de comportements des adultes, ajoutons les chants et l’écologie propres à chaque espèce, les critères d’identification pour reconnaître tant les adultes que les œufs et les larves… Il n’est pas surprenant que ce groupe soit l’un de nos favoris ! et que nous ayons tant à cœur de les faire découvrir.
Les salamandres sont représentées en Andalousie par deux espèces: la salamandre commune (Salamandra salamandra) dont la sous-espèce propre à Sierra Morena, qui possède des tâches rouges spectaculaires, et l’endémisme localisé au sud du Guadalquivir, la salamandre bétique (Salamandra longirostris) au museau pointu.

Pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl). Photo: Enrique Calzado.
Le pleurodèle de Waltl (Pleurodeles waltl), endémique de la Péninsule Ibérique et du Maghreb, est le plus grand des tritons d’Europe. Son comportement de défense est rare à observer mais très particulier. En cas d’attaque, il est capable de faire saillir ses côtes hors de son corps.
Le triton pygmée (Triturus pygmaeus) et le triton ibérique (Lissotriton boscai) complètent la liste des urodèles d’Andalousie. Le premier aime plutôt les mares, le second les ruisseaux.

Pélobate cultripède (Pelobates cultripes). Photo: Enrique Calzado.
Parmi les anoures, l’espèce la plus commune est la grenouille verte de Pérez (Pelophylax perezi), très commune mais dont les populations semblent diminuer.
Le crapaud commun (Bufo spinosus) et le crapaud calamite (Bufo calamita) se répartissent en fonction de leur écologie. Le premier est principalement une espèce forestière et de ruisseaux ; le second de milieux ouverts et de mares. Ils peuvent néanmoins coïncider dans le même point d’eau.
Complétons la liste des batraciens habitant l’Andalousie avec de superbes espèces appartenant à plusieurs familles: le pélobate cultripède (Pelobates cultripes), des petits « crapauds » Discoglossus galganoi et Pelodytes ibericus, deux rainettes du genre Hyla, et finalement pas moins de trois espèces de crapauds accoucheurs (genre Alytes).
Note sur les espèces andalouses. Contrairement au patron habituel chez les amphibiens, les salamandres se reproduisent sur terre ferme car elles ne savent pas nager ; plus surprenant, les salamandres ne pondent pas d’œufs, mais mettent bas des larves et même parfois des juvéniles, elles sont donc vivipares et constituent un cas particulier. Les autres urodèles se reproduisent dans des mares ou ruisseaux, réalisant une danse nuptiale où le mâle dépose un spermatophore sur le substrat, suivi d’un déplacement de la femelle qui capture le spermatophore, la fécondation est interne, et ensuite la ponte des œufs, collés un par un sur des plantes aquatiques. Pour les anoures, c’est différent, les espèces d’Andalousie pratiquent la fécondation externe, les mâles attirent des femelles sur un milieu favorable par leurs vocalisations (sous l’eau ou à l’extérieur), saisissent une femelle et inséminent les cordons d’œufs que celle-ci pond dans des eaux stagnantes. Parfois, on assiste à des concentrations d’individus. Les cordons peuvent être plus ou moins allongés. Un cas particulier : les crapauds accoucheurs du genre Alytes, distribués en Europe et au Maghreb, et dont 4 des 5 espèces sont présentes en Espagne : le mâle prend en charge les œufs, dont il enroule les rubans pondus par la femelle entre ses pattes postérieures, tout en les fécondant.
Abreuvoirs de source
Habitat des espèces de ruisseaux… au milieu de nulle part.
Habitat quelque peu paradoxal… Les abreuvoirs ou fontaines alimentés par des eaux de source sont généralement isolés, principalement localisés dans des écosystèmes montagneux méditerranéens secs, et plus abondants dans les montagnes calcaires d’Andalousie orientale.
Dans ces conditions, la colonisation de ces structures artificielles par les amphibiens a de quoi surprendre, spécialement sur les sierras les plus arides.
Néanmoins, les conditions hydrologiques de ces abreuvoirs sont similaires à celles des têtes de rivière, où se succèdent des micro-mares ou un très faible débit d’eau courante, fraiche et oxygénée, et constituent un biotope idéal pour les espèces associées aux « ruisseaux » comme les salamandres et les crapauds accoucheurs.
Refuges d’importance pour le très menacé Crapaud accoucheur bétique (Alytes dickhilleni).

Amphibiens: Liste des espèces présentes en Andalousie
# |
Groupe |
Famille |
Espèce¹ |
Nom commun |
Nom espagnol |
Identification des adultes |
Codeendémisme |
Distribution principale |
Habitat préféré² |
IUCN |
Serrania Ronda³ |
Sierra Morena³ |
1 | Batraciens primitifs | Alytidae | Alytes cisternasii | Crapaud accoucheur ibérique | Sapo partero ibérico | Délicate | * | SO Iberia, au nord du Guadalquivir | Ruisseaux | – | – | Fréquent |
2 | – | Alytidae | Alytes dickhilleni | Crapaud accoucheur bétique | Sapo partero bético | Délicate | *** | SE Iberia, Sierras bétiques | Ruisseaux | VU | – | – |
3 | – | Alytidae | Discoglossus galganoi | Discoglosse ibérique | Sapillo pintojo ibérico | Facile | * | Iberia | Ruisseaux | – | Fréquent | Fréquent |
4 | Mesobatraciens | Pelobatidae | Pelobates cultripes | Pélobate cultripède | Sapo de espuelas | Evidente | (*) | Iberia, France (littoral) | Mares | VU | – | Fréquent |
5 | – | Pelodytidae | Pelodytes hespericus | Pélodyte méditerranéen | Sapillo moteado mediterráneo | Difficile | * | Centre Iberia | Mares | – | – | – |
6 | – | Pelodytidae | Pelodytes ibericus | Pélodyte ibérique | Sapillo moteado ibérico | Difficile | * | SO Iberia | Mares | – | Rare | Fréquent |
7 | Crapauds vrais | Bufonidae | Bufo calamita | Crapaud calamite | Sapo corredor | Evidente | Europe occidentale | Mares | – | Rare | Fréquent | |
8 | – | Bufonidae | Bufo spinosus | Crapaud épineux | Sapo común | Evidente | Ibero-Maghrebin, France | Ruisseaux | – | Fréquent | Rare | |
9 | Rainettes | Hylidae | Hyla meridionalis | Rainette méridionale | Ranita meridonal | Facile | Ibero-Maghrebin, France et Italie | Mares | – | Fréquent | Fréquent | |
10 | – | Hylidae | Hyla molleri | Rainette ibérique | Ranita de San Antonio | Facile | * | Iberia, au nord du Guadalquivir | Mares | LR | – | Rare |
11 | Grenouilles vertes | Ranidae | Pelophylax perezi | Grenouille de Pérez | Rana verde | Facile | (*) | Iberia, France | Généraliste | – | Fréquent | Fréquent |
12 | Tritons | Salamandridae | Lissotriton boscai | Triton ibérique | Tritón ibérico | Evidente | * | O Iberia, nord Guadalquivir | Mares | – | – | Rare |
13 | – | Salamandridae | Pleurodeles waltl | Pleurodèle de Waltl | Gallipato | Evidente | {*} | Ibero-Maghrebin | Mares | NT | Rare | Fréquent |
14 | – | Salamandridae | Triturus pygmaeus | Triton pygmée | Tritón pigmeo | Evidente | * | SO Iberia | Mares | LR | Rare | Fréquent |
15 | Salamandres | Salamandridae | Salamandra salamandra longirostris | Salamandre pénibétique | Salamandra bética | Evidente | *** | SO Iberia, Sierras bétiques | Ruisseaux | VU | Fréquent | – |
16 | – | Salamandridae | Salamandra salamandra morenica | Salamandre de Sierra Morena | Salamandra morenica | Evidente | ** | SO Iberia, Sierra Morena | Ruisseaux | LR | – | Fréquent |
Notes
1: Publication de référence: Amphibiens d’Andalousie.
2: Habitat préféré pour la reproduction: Ruisseaux: biotopes faiblement lotiques, comme les têtes de ruisseaux, éventuellement des abreuvoirs ou des même des suintements (Discoglossus). Mares: biotopes lentiques, habitat prioritaire des mares temporaires meditérranéennes.
IUCN: Risque face à l’extinction, en prenant en compte les livres rouges d’Andalousie (critères IUCN régionaux), Espagne (critères IUCN nationaux) et IUCN (analyse mondial). LR: Lower Risk. NT: Near Threathened. VU: Vulnerable.
3: Observations personelles.
Amphibiens de Sierra Morena / Parque Natural Sierra de Andújar

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