Newsletter: L’(éco)tourisme est-il compatible avec le changement climatique?

Cette question me hante depuis de nombreuses années. En toute honnêteté, j’étais même réticent à lancer le projet de G3-guide. Ai-je une réponse ? Au moins quelques éléments positifs.

Au début des années 2000, j’ai travaillé au Royaume-Uni comme entomologiste, l’une des périodes les plus heureuses de ma vie…  Sur la BBC, on entendait déjà au moins une fois par semaine des informations inquiétantes sur le changement climatique. Et nous avons eu une longue discussion sur les avions… confrontant la nécessité des humains de découvrir le monde et d’échanger versus l’exigence de rejeter moins de CO2 dans l’atmosphère. 

Récemment, certains experts ont suggéré que nous ne devrions prendre l’avion que 3 ou 4 fois dans une vie. Est-ce réaliste ? Les activités humaines émettent du CO2… Est-il éthique de le faire à des fins de loisirs dans la situation actuelle ?

Nous devons reconnaître la demande sociale des personnes à voyager et que la société n’arrêtera pas drastiquement cette industrie. Après le COVID, le tourisme connaît une forte croissance en Andalousie avec plus de 30 millions de visiteurs (2023).

En tant que voyageurs, nous devrions nous concentrer sur les destinations de courte distance…

Pour les Européens, il n’y a guère plus exotique que l’Andalousie et ses 200 kg de CO2 pour un A/R en avion.

Passer plus de temps sur place est une façon d’utiliser moins souvent l’avion… un rythme parfait pour découvrir la biodiversité d’une région.

Nous devrions tous utiliser un calculateur d’empreinte carbone de temps en temps pour évaluer notre budget CO2. Voyager peut en fait nous cadrer pour changer nos habitudes de manière plus écologique.

À G3-guides, nous cherchons à promouvoir l’écotourisme et à lutter contre l’uniformisation des destinations… des sempiternelles visites, menus, souvenirs et photos qui détruisent les identités locales.

Globalement et pour faire court, les infrastructures touristiques (hébergements, comestibles, activités) ne deviendront éco-compatibles qu’en réponse aux demandes de leurs clients.

Cela étant dit, pour nous, l’objectif global devrait être une diminution des masses touristiques.

Voyager ouvre l’esprit et donne des idées. La gastronomie méditerranéenne est riche en plats végétariens… pour une cuisine économe en CO2 découverte lors de vacances andalouses, qui nous rappellera plus tard les bons moments.

La conservation à long terme des espaces naturels dépend grandement de ses visiteurs. Même les parcs nationaux d’importance internationale sont soumis à de fortes pressions… Les visites continues des observateurs de nature sont d’une grande aide. De plus, la science citoyenne axée sur la biodiversité contribue considérablement à l’acquisition de données scientifiques.

Pour conclure… L’écotourisme est à la fois le but et la méthode pour développer une profonde appréciation du vivant, une étape nécessaire pour un monde où les humains vivent en harmonie (Liberté – Égalité – Fraternité). À vos jumelles !