Mini guide nature de Doñana

Doñana possède une superfice protégée immense… plus grande que le Grand Paris, à titre d’exemple. Dans ce mini guide, nous indiquons les principaux sites d’intérêt qui méritent d’être visité pour connaître le parc et qui sont regroupées en cinq zones géographiques, suivant les directions cardinales et surtout les possibilités d’accès.

Carte de Doñana

Le coeur de Doñana (techniquement, Espace Naturel de Doñana) n’est autre que le Parc National de Doñana, une surface quasi impénetrable de 543 km² enveloppée de zones tampons périphériques (Pre-parc ; Parc Naturel) qui accueillent les facilités accessibles aux visiteurs. Quant aux terrains de la Réserve Biologique de Doñana, ils sont dédiés à la recherche scientifique menée principalement par la Station Biologique de Doñana.

Au coeur des marais: Le Rocío et la Réserve Biologique de Doñana

Mini guide de Doñana

El Rocío est le centre écologique et spirituel de Doñana et passage imposé pour toute visite de Doñana digne de ce nom. Hameau parmi les plus pittoresques d’Espagne, il fût bâti autour d’un hermitage dédié à la Vierge et abrite en particulier : le Sanctuaire de la Vierge del Rocío construit dans les années 60 ; les marais adjacents de La Madre (l’un des meilleurs spots d’observation d’oiseaux d’Europe) ; des ruelles sablonneuses qui ne laissent jamais indifférents et une ambiance andalouse sévillane un brin folklorique. Le village compte peu d’habitants, la plupart des édifices abritant les pélerins (un million de personnes!) qui s’y rassemblent lors de la Procession del Rocío célébrée à la Pentecôte. Quant à la Saca de las yeguas (26 juin), les ‘gardians’ almonteños réunissent les chevaux ‘marismeños‘ et les conduisent jusqu’à Almonte. Du Rocío, on ne peut regretter malheureusement que l’urbanisme gallopant.

El Rocío. Marismas de La Madre

El Rocío: la Madre de las Marismas

La Madre de las Marismas naît à la confluence de La Rocina et El Partido et accouche des marais d’El Rocío. L’un des paysages les plus iconiques du parc et dont l’importance se reflète jusque dans la multitude de ses toponymes: Charco de La Boca, Marisma del Rocío, Marisma de La Madre, Madre de Las Marismas… Le hameau est entièrement dédié à la  ‘Blanche Colombe’… et à la contemplation de la nature. Au bout de la promenade donnant sur les marais, s’érige le centre ornithologique de SEO/Birdlife. PLAN DE SITUATION.

Olivier sauvage (Olea europea sylvestris) monumental à El Rocio

Oliviers sauvages de El Rocío

Monument Naturel localisé sur la ‘Plaza del Acebuchal’ à El Rocío et comptant une dizaine d’oléastres (Olea europaea var. sylvestris), la variété sauvage de l’olivier cultivé. Une dizaine d’exemplaires pluri-centenaires témoigne d’une ancienne forêt méditerranéenne adaptée aux conditions de fortes chaleurs et de sécheresse.

Pont del Ajolí

La Raya Real – Coto del Rey

Au fin fond del Rocío, le Pont del Ajolí croise le ruisseau temporaire del Partido et donne sur un chemin public sablonneux, la Raya Real, où la marche à pied est vite ralentie. Nous pénétrons dans une pinède de grand renom, le Coto del Rey, ancien domaine de chasse royal et refuge du Lynx ibérique et de l’aigle impérial. Explorer le Coto à pied ou en 4×4 (sur la Raya et pinèdes hors parc national au nord), ou bien en empruntant la route (polémique) de Villamanrique. Á quelques 10 km du pont, se trouve le Palacio del Rey. PLAN DE SITUATION.

La Rocina - El Acebrón

La Rocina – El Acebrón

Le ruisseau temporaire de La Rocina est le principal affluent de la Marisma del Rocío et capte les eaux pluviales provenant du bassin versant del Abalario (Doñana occidental). Deux centres d’interprétation proches de El Rocío méritent une visite et permettent d’observer les marais de Charco de La Boca (C.V. La Rocina) PLAN DE SITUATION et de s’immerger pleinement dans la forêt gallerie de La Rocina (C.V. El Acebrón), et observer une lagune permamente (Charco del Acebrón) creusée naturellement dans le lit du ruisseau. PLAN DE SITUATION.

El Acebuche

El Acebuche

Principal centre d’interprétation du parc national où des sentiers balisés facilitent l’accès à des observatoires ornithologiques donnant sur des lagunes d’eau douce typiques du manteau dunaire. Á noter: la boutique officielle avec souvenirs de belle qualité et une salle avec transmission d’images en direct de lynxs ibériques du centre de reproduction en captivité. PLAN DE SITUATION.

Corrales de Doñana

El Puntal – Palacio de Doñana

Zone restreinte uniquement accessible au public via des tours en minibus 4×4 au départ de El Acebuche. Une immense flèche littorale de dunes mobiles protège une vaste étendue de marais salants alimentés par l’estuaire ; la zone de transition entre ces deux écosystèmes abrite la fameuse ‘pajarera de la Vera’.

Doñana occidentale: littoral et dunes dans les terres

Doñana occidentale: littoral et dunes dans les terres

Un impréssionnant pont de passage de faune localisé à proximité de El Acebuche annonce l’arrivée imminente à la station balnéaire de Matalascañas et marque symboliquement le passage sur le littoral de l’Espace Naturel de Doñana qui s’étend entre l’embouchûre du fleuve (à l’est) et Mazagón (non loin de Huelva). Dans la peu fréquentée Doñana occidentale, une dune fossile, longue de plusieurs kilomètres et culminant à plus de 100 mètres, longe une plage préservée et domine la pinède del Abalario. Celle-ci abrite une multitude de mares temporaires fortement impactées par l’extraction d’eau excessive de Matalascañas et des producteurs de fraises et fruits rouges. De rares passages au travers de la dune permettent d’accéder à la plage.

Torre Carbonnero Playa de CAstilla Matalascañas Corrales de Doñana

Playa de Castilla – Torre Carbonero

Peu fréquentée par les baigneurs, la plage s’étend sur plus d’une vingtaine de kilomètres au Sud-Est de Matalascañas en direction de l’embouchure du Guadalquivir et est accessible à pied en dépassant les grands hôtels. Elle est empruntée par les véhicules 4×4 de la visite del Puntal sur le chemin du retour. Littoral sauvage montrant tous les fasciès dunaires, en particulier les dunes mobiles, et accueillant d’abondants ammophiles des sables et d’anciennes tours vigies (Torre Carbonero).

Dunes fossiles El Asperillo

Acantilado El Asperillo

Monumento Natural accessible depuis le sentier de la Laguna del Jaral à proximité de Matalascañas. Un système de dunes ‘fossiles’ étendu sur le littoral jusqu’à Mazagón sur une vingtaine de kilomètres. Il s’agit de sable apporté par le vent il y a 15 000 ans et compacté sous forme de grès (roche meuble sableuse) peu compact, aujourd’hui soumis aux phénomèmes d’érosion et formant d’impressionnantes falaises côtières. PLAN DE SITUATION.

Cuesta Maneli. Dunes fossiles El Asperillo

Cuesta Maneli et plages

Passerelle en bois qui permet de commodément croiser le cordon dunaire de l’Asperillo et d’accéder à la mer. Points d’observation sur la pinède de El Abalario et sur l’Océan Atlantique. PLAN DE SITUATION. Sentier permettant de visualiser les effets de l’incendie de 2017. En direction de Mazagón, plusieurs sentiers plutôt discrets et peu balisés suivent des faciès érodés par des mini-oueds et facilitent un accès pittoresque à la plage. Notamment Rompeculo et Parador.

Empruntes fossiles

Empreintes fossiles sur la plage d’Asperillo

Récemment une grande tempête a découvert un gisement impressionnant de traces fossilisées sur dépôt d’argile sur la plage de Matalascañas. Elles peuvent être observées dans des conditions particulières de marée basse et lorsque les courants enlèvent le sable que la marée a ensuite déposé. Ces fossiles comprennent des empreintes humaines de Néandertaliens (106 000 ans) ainsi que de nombreux mammifères, par exemple des éléphants (Palaeloxodon antiquus).

Pino centenario de Mazagón

Pin centenaire de Mazagón

Monument Naturel localisé à proximité du ‘Parador de Mazagón’ : un exemplaire monumental de Pin parasol (Pinus pinea) dont l’âge est estimé à 400 ans. Cet arbre est le doyen de la grande pinède de Doñana issue d’importantes plantations forestières dans tout le secteur.

Laguna de Moguer / El Abalorio

Tourbières de Ribetehilos

Itinéraire très peu fréquenté, proche du hameau abandonné del Abalario, et qui longe plusieurs petites lagunes connectées, où s’accumulent la matière organique, formant ainsi des petites tourbières méditerranéennes. La piste mène ensuite vers le hameau Los Cabezudos.

Laguna de Moguer / El Abalorio

Laguna de Moguer

Une des très nombreuses mares temporaires méditerranéennes localisées dans l’immense pinède qui se développe sur le manteau dunaire de la Doñana occidentale (El Abalario). Ces mares fortement dépendantes de la pluviométrie ne se forment pas tous les ans et s’assèchent à la fin du printemps.

Doñana septentrionale: spots d’ornithologie à portée de Séville

Au Sud Ouest de Séville, les villages de Coria del Río et La Puebla del Río sont installés sur les berges de la rive droite du Guadalquivir et marque la porte d’entrée historique dans las Marismas del Bajo Guadalquivir. Les marais transformés en terrains cultivés au cours du XXème siècle ont permis l’installation d’importantes rizières autour de Isla Mayor. Au nord, les premières élévations du terrain accueillent d’anciennes forêts méditerranéennes et de récentes pinèdes qui délimitent l’Espace Naturel (pré-parc) et forment un excellent habitat pour le lynx ibérique.

Cañada de los pájaros

Cañada de los Pájaros

Réserve Naturelle Concertée. La Cañada de los Pájaros est une installation privée atypique et pionnière de restauration d’une ancienne gravière en refuge spécialisé pour l’avifaune aquatique. On peut y observer une collection d’espèces silvestres en captivité et des oiseaux sauvages qui visitent la lagune permanente.

Dehesa Abajo

Dehesa Abajo

Réserve Naturelle Concertée, la Dehesa Abajo est un rare exemple qui a réussit à concilier tourisme de nature et gestion privée. Localisation privilégiée d’une colline semi-boisée donnant sur les marais et abritant la plus grande colonie naturelle de cigognes blanches. Et pour couronner le tout, une lagune semi-naturelle profonde y attire les oiseaux d’eau.

Centre d'interprétation José Valverde

Centre d’interprétation José Valverde

Zone naturelle de marais salants inondables en plein parc national, avec entre autres les Lucio del Lobo et Cerrado Garrido, ce dernier accueillant le centre d’interprétation José Antonio Valverde, un édifice isolé et peu accesible, siège d’une colonie de hérons et d’ibis falcinelles. Une piste longe le Caño del Guadiamar, l’ancien chenal de la rivière du même nom avant sa rectification. Hauts lieux de l’ornithologie.

Isla Mayor

Rizières de Isla Mayor

La  ‘Grande Île’ limitée à l’Est par le chenal principal du Guadalquivir et à l’Ouest par le Brazo de La Torre. Immense rizière de près de 40 000 ha durement transformées par les prisonniers politiques et les colons et récent décor du film ‘Isla minima’ (2014). Au sud de l’île, la Finca Veta La Palma (12 000 ha), dont un quart dédié à l’aquaculture, offre également refuge aux oiseaux d’eau.

Dehesa de Pilas

Dehesa de Pilas

Vers l’Ouest, en direction de Villamanrique, la traversé du noeud fluvial de Don Simón / Los Pobres (croisées succesives des Caño del Juncal, Brazo de la Torre et rivière Guadiamar) permet l’accès à une nouvelle zone de dépressions humides: la Dehesa de Pilas, délémitée par le mur de contention du ruisseau de La Cigüeña.

Pinar d'Aznalcazar El Aljarafe

El Aljarafe

Au nord des marais s’étendent de plus ou moins grandes extensions de pinèdes sur substrat sablonneux. Toute cette zone reçoit le nom d’Aljarafe et accueille une petite population grandissante de lynx ibériques. Dehesa Boyal près de Villamanrique. Pinar d’Aznalcazar : pinède éponyme au sud du village. Déhésa de Torrecuadros à proximité de Hinojos longeant l’Arroyo de Pilas (tête del arroyo de La Cigüeña).

Doñana méridionale: en route vers Cádiz…

La Doñana méridionale est située à proximité de Sánlucar de Barrameda et abrite le Parc Naturel de Doñana sur la rive gauche du fleuve, à proximité de l’embouchure. Sa visite permet de réaliser un itinéraire naturaliste de la province de Cádiz tout en profitant de l’effet Doñana, et ce sans avoir à croiser le Guadalquivir et la ville de Séville. Riche avifaune et présence des habitats typiques. Unique secteur où il est réellement possible de longer la rive du fleuve Guadalquivir dans l’estuaire. Fort heureusement, le spectre d’une autoroute reliant Cádiz à Huelva et passant par le parc national semble aujourd’hui dissipé. 

Sánlucar de Barrameda: l’embouchure du fleuve

Vues sur l’estuaire à proprement parler et sur l’océan. Très dangeureuse porte d’entrée des gallions espagnols qui revenaient du Nouveau Monde jusqu’au port fluvial de Séville. Depuis le centre d’interprétation Fábrica de Hielo il est possible de croiser le fleuve en bateau et visiter les dunes du parc national.

Salinas de Bonanza

Salinas de Bonanza

Uniques salines de l’Espace Naturel de Doñana. Le régime des marées atlantiques a favorisé l’implatation de nombreuses salines sur la côte andalouse : Baie de Cádiz, Marais de l’Odiel et Salines de Bonanza. Importantes concentrations d’oiseaux d’eau, limicoles et flamants.

Laguna Tarelo et Pinar La Algaida

Laguna Tarelo et Pinar La Algaida

Une lagune d’eau douce permanente établie en lieu d’une ancienne gravière apporte un habitat complémentaire parfait à celui des salines pour observer des oiseaux d’eau comme l’Érismature à tête blanche. À proximité, s’étendent près de 700 ha de Pins parasols (Pinus pinea) caractéristiques de Doñana et qui abritent de beaux exemplaires de Genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea).

Marais salants (marismas) de Trebujena

Marais salants (marismas) de Trebujena

Espace naturel où l’on peut observer des marais salants, des prairies halophiles, des lagunes naturelles saumâtres, des gravières naturalisées et les berges du Guadalquivir. Grande diversité de paysages et d’avifaune avec vues sur l’autre rive du fleuve… inaccessible et mystérieuse, frontière du parc national qui s’étend sur des centaines de kilomètres carrés.

La rive orientale du Guadalquivir

La rive orientale du Guadalquivir

Une vaste étendues de terrains agricoles s’étend entre les Doñana méridionale et orientale (Lebrija). La piste del Práctico longe le (Brazo d’Enmedio) du Guadalquivir et les polders, un territoire déserté par les touristes. L’ornithofaune est représentative quoique peu abondante. Nids de Cigognes blanches et Aigle pêcheur au repos.

Doñana orientale: les polders du Guadalquivir transformé

Doñana orientale: les polders du Guadalquivir transformé

Une zone qui ne porte pas le label de l’Espace Naturel de Doñana… et pourtant si riche en biodiversité! L’un des meilleurs spots de Doñana pour l’ornithologie avec des concentrations de milliers d’oiseaux. À l’Ouest de Los Palacios, l’ancien chenal oriental (rive gauche) du fleuve Guadalquivir se localise aujourd’hui au centre d’un polder (marais transformé) de plus de 40 000 ha dédiés à l’agriculture (coton, etc.). Il s’agit d’une immense surface plane, où convergent les rivières de la plaine du Guadalquivir, et véritable dédale de canaux de drainage et de pistes. Ce site produit des sensations étranges car s’y mêle la vie sauvage (impressionantes concentrations d’oiseaux) dans un milieu hautement artificialisé.

Le polder de Los Palacios

Le polder de Los Palacios

L’accès au Brazo del Este traverse forcément les terrains agricoles draînés du polder de Los Palacios. Les grands échassiers (ibis, cigognes) et les limicoles s’y distribuent en fonction de leur régime alimentaire, et quelque peu mystérieusement sur des parcelles concrètes, le plus souvent récemment labourées et marécageuses.

Brazo del Este

El Brazo del Este

Site naturel classé qui retient paradoxalement de l’eau toute l’année et spots d’observation pour l’avifaune aquatique. Le Brazo del Este possède une curieuse morphologie : le profil sinueux du vieux chenal (Madre Vieja del Guadalquivir, ‘la Vieille Mère’) est traversé par des digues longilignes (Mur des Portuguais) de près de 10 km.

Dehesa La Atalaya Sevilla Coria

Dehesa La Atalaya

Une finca publique municipale et dédiée à l’agriculture et à l’éducation à l’environnement. L’un des meilleurs sites de mares temporaires méditerranéennes en Andalousie, avec une exceptionnelle densité de mares et d’organismes aquatiques (grands branchiopodes).

Fleuve Guadalquivir navigable, Coria, bateau

Corta de los Olivillos et fleuve Guadalquivir

Los Olivillos, grande île fluviale coincée entre le fleuve Guadalquvir et le Guadaira, dédiée à l’agriculture intensive, abrite une réserve d’eau permanente de grande dimension. L’accès y est très limité protegeant d’autant plus des populations d’oiseaux d’eau abondantes et menacées. À proximité, le fleuve Guadalquivir est navégable depuis son embouchure jusqu’à Séville.